édition Scrineo – 160 pages
Mon avis :
Ce tome est sans doute à mes yeux le meilleur de la série. Il est également très intéressant pour les enfants, parce qu’il contient toutes les étapes d’un conte, avec maintes épreuves qui éprouveront nos deux amis, mais aussi parce qu’il permet de montrer ce qu’est la dictature, et comment l’on peut en arriver là. Oui, comment ?
Le point de départ de l’intrigue semblait pourtant fort simple. Les parents de Mia ont en effet un problème de taille : leurs machines sont tombées en panne, ils ne peuvent plus faire de gâteaux. Ils ne peuvent pas non plus réparer eux-mêmes leurs machines, ils ne possèdent pas le savoir-faire nécessaire. Ils ont bien l’habitude de faire appel à un réparateur itinérant, sauf qu’il n’a pas été vu depuis des mois. Pourquoi ? Mia se rend alors, en compagnie de Bulle, toujours, au pays des pâtes, là où vivent tous les réparateurs. Elle souhaite en effet tenter les très dures épreuves pour devenir réparatrice – il serait tout de même aberrant de ne plus pouvoir cuisiner de délicieux muffins !
Au pays des pâtes, elle découvrira une situation qu’elle ne pouvait imaginer : un repli sur soi, un refus de commercer avec les autres, une volonté de garder, pour le bien de ses habitants, son savoir-faire pour soi, et uniquement pour soi. Forcément, Mila s’interroge sur le pourquoi de ces règles absurdes, elle voit les conséquences sur la qualité de vie de ses habitants, et même sur leur humeur : quand les plaisirs les plus simples deviennent interdits, cela joue sur les caractères de chacun. Je ne dirai pas que la résistance s’est organisée, l’on n’en est pas là, je dirai plutôt que l’envie de retrouver la vie d’avant, la vie normale, est là, que ceux qui sont proches du pouvoir en viennent aussi, au cours des ultimes péripéties, à s’interroger sur la légitimité de ce qu’ils font. Et si vous trouvez ces thèmes lourds, dites-vous que ce ne sont pas la difficulté des thèmes abordés qui compte, mais la manière dont ils nous sont comptés.
A lire si vous avez déjà apprécié les aventures de Mia et Bulle ou si vous avez aimé les aventures d’Ernest et Célestine :le Voyage en Charabie.
Merci aux éditions Scrineo et à Netgalley pour leur confiance.
deslivresetsharon 
Intéressant, ce que tu en dis, on sent le parallèle avec nos sociétés, notamment avec le repli sur soi, qui grandit de plus en plus et qui est une connerie ! Le Japon, qui a vu son taux de natalité diminuer et qui refuse l’immigration, a des emmerdes pour trouver des gens pour bosser, ils manquent de bras !!
Bon, j’ai envie de manger des pâtes, moi, maintenant 🙂
Oui ! J’ai trouvé que, pour un ouvrage jeunesse, c’était vraiment très finement exprimé. Et je confirme : c’est une très gros ânerie.
Moi aussi, cela m’a donné envie de manger des pâtes.
J’adore les pâtes, moi 🙂
Moi aussi.