Une chambre à l’Hôtel Mékong de Jean-Luc Coatelem

Présentation de l’éditeur : 

«  Pourquoi avoir choisi le musée Guimet, dédié aux arts asiatiques  ? Et non pas Cernuschi,  près du parc Monceau, ou les collections du Quai Branly, face à la Seine? Sans doute parce que j’avais toujours aimé son architecture néoclassique, sorte de palais néo-pompéien avec sa rotonde et ses frontons palladiens. Un je-ne-sais-quoi de victorien aussi… En tout cas de romanesque. Fertile en histoires et en secrets. Autrefois, mon grand-père y venait le week-end, cherchant à diluer sa mélancolie entre les bouddhas en grès, les dragons ailés et les panoplies des samouraïs. Guimet lui était un havre, une cachette. La fréquentation des Ailleurs et des Autrefois peut être un baume. Une revanche sur le sort…
Pour moi aussi, l’établissement restait une adresse à part. À l’intérieur de cette arche, les trésors de Chine, d’Indochine, d’Inde du Sud, du Tibet, du Japon ou d’Afghanistan attendaient le visiteur. À mes yeux, ils étaient non pas un rêve mais le rêve lui-même, concrétisé. L’Asie, synonyme du merveilleux  ! Ou plutôt sa fiction  : mélange de vrai, de fantasmé et d’attente. Autant dire d’Imaginaire. Cette fois, j’y resterai enfermé comme dans une chambre prise par la pénombre. Afin d’en écouter les légendes, d’en croiser chaque revenant…  »

Mon avis : 

Merci aux éditions Stock et à Netgalley pour ce partenariat.

Et vous, si vous deviez passer la nuit dans un musée, lequel choisiriez-vous ? Si je n’étais pas de nature aussi angoissée, je dirai le musée d’Orsay, ou le musée Jacquemart-André (musées dans lesquels je sais très bien localiser les toilettes, oui, cela a son importance !!!).

Avant d’ouvrir ce livre, je ne connaissais pas du tout Jean-Luc Coatalem, mais je connaissais et aimais beaucoup le musée Guimet. En revanche, en refermant ce livre, j’ai eu l’impression de ne pas en apprendre tant que cela non sur le musée (il en est beaucoup question, je vous rassure), mais sur la nuit que l’auteur y a passé, comme s’il reculait le plus possible le moment de parler de cette nuit, nous parlant beaucoup de sa vie, de ses voyages, de Victor Segalen, de l’Asie, bien sûr, comme si cette nuit lui faisait presque peur, comme s’il avait besoin de se donner du courage pour y passer la nuit, et nous racontait, avant, tout ce qu’il aime et apprécie dans ce musée, et surtout en Asie. J’ajoute qu’il parle aussi de Pierre Loti, et des pillages auxquels celui-ci a participé – oui, pour le politiquement correct, vous repasserez, les musées ne se sont pas spontanément remplis.

Pourtant, du courage, l’auteur n’en manque pas pour mener des actions extra-ordinaire. Il suffit de lire le récit d’une autre nuit qu’il passa dans un monument parisien, à savoir sa nuit sur la Tour Eiffel. Il ne craint pas non plus de se confronter à des souvenirs peu heureux, à partager ses passions avec nous. Une fois le livre refermé, j’ai eu l’impression que le meilleur moment, pour l’auteur, fut celui où il est sorti ! J’exagère peut-être un peu, mais je crois qu’il fut soulagé quand tout fut terminé, comme si ce quasi-immobilisme nocturne lui avait pesé.

Un livre à découvrir, que vous connaissiez ou non le musée Guimet et son fondateur, Emile Guimet, dont l’auteur retrace aussi le parcours.

 

8 réflexions sur “Une chambre à l’Hôtel Mékong de Jean-Luc Coatelem

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