La route du lac de Xavier Massé

Présentation de l’éditeur : 

Blaches est un charmant village réputé pour sa tranquillité… Jusqu’au jour où, au lendemain d’une soirée, trois étudiants sont portés disparus.
Que s’est-il passé cette nuit-là ?
Que s’est-il passé sur l’unique route qui mène au lac ?
Amis, voisins, connaissances… pour les enquêteurs, tous sont suspects.
Bienvenue à Blaches.

Mon avis : 

Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Taurnada pour ce partenariat qui m’a permis de découvrir ce livre en avant-première.

Il est agréable de découvrir un petit village où tout va bien. Tout le monde vit en parfaite harmonie. Strictement aucun problème. Le maire est même parvenu à faire de ce village, Blaches, un lieu touristique prisé et coquet, notamment grâce à la création d’un lac artificiel. Les jeunes y viennent, c’est dire ! Ils y organisent même des fêtes. Personne, absolument personne n’était préparé à la disparition de trois jeunes étudiants, au lendemain d’une soirée d’anniversaire.

Les deux enquêteurs, le capitaine Michel Leroy  et le lieutenant Anthony Ramazzy, se mettent très vite au travail. Ils vont mener leur enquête méticuleusement, interrogeant proches et témoins. Ce que le lecteur découvrira ? L’envers du décor, ce qui se cache derrière ces façades si paisibles. Il ne le découvrira pas d’un seul coup, non, et c’est là que l’auteur impose le point fort de sa narration : la construction de l’intrigue. Elle n’est pas linéaire, elle n’épouse pas un seul et unique point de vue. Les retours en arrière, les changements de point de vue interne permettent au lecteur de reconstituer petit à petit ce qui s’est réellement passé cette nuit-là et les jours d’après, en épousant finement les sentiments et émotions de chaque narrateur successif – son ressenti, et ses motivations aussi. Alors oui, dit ainsi, cela peut sembler complexe, et pourtant, il n’en est rien, le lecteur ne se perdra jamais sur les sentiers du village, cheminant au côté de chacun des protagonistes. Il suivra notamment Rémi, un garçon « différent », qui vit dans son monde, au rythme de la musique des années 80, mais qui est bien intégré au village – ce qui devrait être toujours normal, après tout, nous sommes tous différents, à notre manière.

La route du lac est un roman policier, oui, mais pas seulement. Il est aussi un roman qui nous parle d’une partie de la France dont on ne parle pas, parce que l’on pense que tout va bien, que tout est calme, et qui ne fait les gros titres des chaînes infos que lorsqu’un événement dramatique survient. Il nous invite aussi à réfléchir à ce que l’on veut pour la vie, dans la vie, de quelle manière l’on veut vivre. Chacun fait des choix, tous n’ont pas mesuré leurs conséquences.