Pas mon genre

Bonjour à tous

Ce n’est pas mon genre de dresser des bilans de fin d’année, ce n’est pas mon genre de dire « une page se tourne ». Parce que je n’ai pas l’impression qu’elle se tourne, je sais qu’à la rentrée, je retrouverai mon établissement, ma salle de classe, mes collègues, que je reverrai d’anciens élèves qui seront dans de nouvelles classes, que je découvrirai de nouveaux élèves. Pas forcément en sixième : grâce à la liaison cm2/6e, bien ancrée dans mon établissement, j’ai déjà accueilli des futurs élèves. Certains me connaissent déjà parce que j’ai eu leur grand frère, leur grande soeur, leur oncle, leur tante, leurs parents. Je sais que j’aurai à nouveau deux classes de sixièmes l’année prochaine, ce qui ne m’était pas arrivé depuis cinq ans. Je sais que j’aurai deux troisièmes, comme c’est le cas depuis 2016. L’année prochaine, j’aurai une classe en plus, ce qui ne m’est pas arrivé depuis 2012.

Cette année, j’ai revêtu l’armure de professeure principale de 3e. Parce que pour moi, c’est vraiment une armure, tant il est de combat à mener, tant il est difficile de conseiller les élèves à construire leurs projets professionnels, donc de choisir une orientation. Il faut dire aussi que, dans certaines filières, les places sont rares, et c’est quelque chose qui n’a pas changé depuis que j’ai commencé à enseigner. Je ne sais pas si je resterai professeure principale de troisième l’an prochain, je l’ai demandé, je verrai bien. Si je n’ai plus cette fonction, je redeviendrai professeure principale de 6e, fonction que je connais bien pour l’avoir exercée pendant huit ans. Je verrai bien (bis).

Je sais cependant qu’à moins que mon établissement ne ferme (il est des établissements scolaires qui sont en effet fermés, il y en a eu deux récemment dans mon département) je resterai ici jusqu’à ma retraite. Parce que j’aime l’état d’esprit qui y règne. Hier, j’ai commis une méga grosse boulette personnelle. Rien qui ne puisse déranger le bon fonctionnement de l’établissement. Là où j’enseignais voici dix-huit ans, cela aurait été source de moqueries (pendant de longues années), voire même de leçons de morale (j’en ai fait l’expérience). Ici, j’ai trouvé de nombreux collègues prêts à m’aider, tous ceux que j’ai croisés m’ont soutenue. C’est une anecdote, une parmi d’autres, mais qui reflète bien ce que j’apprécie là où j’enseigne.

Je vous « rassure » cependant. Il m’arrive de faire des cauchemars, c’est à dire de rêver qu’une loi est votée, forçant les professeurs à plus de mobilité. Ne me dites pas que ce n’est pas possible, j’ai déjà entendu de vagues projets insistant pour nommer dans des endroits « difficiles » des professeurs « expérimentés ». Soit. Il faudrait déjà que des professeurs soient nommés partout, et je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.

13 réflexions sur “Pas mon genre

    • Merci beaucoup Joëlle !
      Encore une semaine, mais là, c’est vrai que je n’ai plus d’élèves (brevet lundi et mardi, mercredi, les élèves seront peu nombreux, nous organisons donc des ateliers, jeudi et vendredi, correction du brevet, je suis convoquée depuis le 13 juin).

    • Merci Lydia !
      Oui, c’est important de se sentir bien, j’ai tellement d’échos négatifs d’établissements dans lesquels j’aurai aimé enseigner et que l’on m’a déconseillé (arguments et exemples à l’appui). J’ajoute qu’il y a un collège très bien à douze minutes de chez moi, mais, comme il est très bien, personne ne demande sa mutation !

            • Oui ! C’est vu comme une « paresse », le fait que l’on n’ait pas envie de sortir de sa zone de confort, d’expérimenter, j’en passe et des meilleurs.

              Des collègues qui sont partis (pour se rapprocher de leur lieu de vie) nous disent bien qu’ils regrettent notre collège, pour l’entente qui y régnait (et y règne toujours).

              • C’est complètement idiot comme raisonnement. Et donc, s’ils se sentent bien chez eux, ils vont déménager pour sortir de leur zone de confort ? Ça m’énerve toujours ce genre de bêtise !

    • Oui ! Mes cinq premières années d’enseignement (dans une autre académie), j’ai plutôt vécu exactement le contraire.
      Certains collègues étaient lucides à ce sujet, et disaient bien que l’on ne se serait pas assez les coudes – mais dire cela après avoir laissé sombrer des collègues, c’était un peu facile aussi.

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