Archive | 18 janvier 2024

Bienvenue à l’hôtel Savoy – tome 3 Complots à Wanderworth par Prudence Emery, Ron Base

Présentation de l’éditeur :

Le temps où seuls les groupes de rock des fringantes « Swinging Sixties » (les années 60 à Londres) faisaient trembler les murs du Savoy semble bien loin pour Priscilla Tempest. À peine l’attachée de presse du célèbre hôtel londonien s’est-elle remise de sa précédente enquête qu’elle se retrouve impliquée malgré elle dans une vaste conspiration qui vise à renverser le gouvernement britannique – rien de moins ! Une conspiration fomentée par un des richissimes clients de l’hôtel, of course !

Mon avis : 

Merci aux éditions de la Martinière et à Netgalley pour ce partenariat qui m’a permis de lire ce roman en avant-première.

Que dire ? Si ce n’est qu’être attachée de presse au Savoy n’est pas de tout repos. Dans le tome précédent, Priscilla Tempest avait été en contact avec la pègre londonienne, et avait pu se rendre compte de très près de leur dangerosité. Mais elle verra dans ce tome qu’il y a pire, bien pire : les grands de ce monde. Ils sont l’essentiel de la clientèle de l’hôtel, il est vrai, il ne faut surtout pas les contrarier, et céder à toutes leurs demandes – même celles qui paraissent totalement absurdes. Il ne faut pas non plus penser faire le poids face à eux, et Priscilla, qui s’en doutait déjà, en fera l’amère expérience, une fois de plus. L’aristocratie anglaise n’est pas la seule à être pourrie, l’aristocratie italienne l’est tout autant !

Et pourtant, j’ai aimé suivre ses aventures, parce qu’il en faut beaucoup pour que la jeune femme renonce à ce qu’elle pense être juste. Le danger ? Il est là, pas de doute, le danger aussi de perdre son poste, définitivement (cela fait déjà trois tomes que certains n’attendent que cela, renvoyer Priscilla), mais plus encore le danger de laisser faire certaines choses, et de ne rien avoir tenté pour l’empêcher.

Ce tome nous permet aussi de voir ce qu’il peut y avoir de pire chez les grands, ou ceux qui se voient ainsi : un racisme parfaitement assumé, un suprémacisme blanc qui ne dit pas encore son nom mais ne demande qu’à s’exprimer, un désir de renverser la démocratie qui s’affiche vaillamment, mais seulement auprès de personnes choisies, aptes à partager les mêmes aspirations dégueulasses (oui, l’adjectif est de moi, il n’est pas du tout inclus dans le roman).

J’ai été emportée par l’intrigue, ayant envie de découvrir jusqu’où certains étaient près à aller – très loin, vous vous en doutez. Priscilla pourra compter sur ses amis, ses soutiens sans faille, elle qui a en plus le défaut d’être une femme des années 60, une femme qui assume qui elle est, ce qu’elle aime – et cela peut défriser plus d’un(e). J’ai pris plaisir à me promener dans Londres et ses environs, de découvrir à quel point certains se comportaient de manière totalement anachroniques. Oui, être une femme à cette époque n’était pas facile, et même si cela nous paraît plus facile maintenant, il ne suffirait de pas grand chose pour que l’on retourne en arrière.

Si un tome 4 devait paraître, je le lirai avec plaisir.