Archive | 14 janvier 2024

Je suis un dragon d’Adrien Tomas et Maureen Casullli

Présentation de l’éditeur : 

Et si les dragons et les princesses existaient vraiment !
Jules est un adolescent comme les autres, même si cette période étrange de la vie se passe pour lui un peu différemment : son corps se couvre d’écailles, ses yeux virent au jaune et, alors qu’il est en plein cours, il vomit du magma et met le feu à son sac. Il est à deux doigts de se faire coller par le proviseur lorsque sa prof d’histoire le sauve in extremis et lui explique qu’il serait un DRAGON !
Or, les dragons ne se transforment qu’en présence d’une PRINCESSE. Qui peut-elle bien être ? A-t-elle comme lui de nouveaux pouvoirs qui apparaissent ? et qui sont ces chevaliers qui en ont après lui ?

Mon avis :

Merci à Babelio et aux édtions Jungle ! pour ce partenariat.

Chacun ses soucis dans la vie. Prenez Jules, par exemple, il en a quelques uns, il fait partie des adolescents les moins populaires de son établissement scolaire. Qui dit adolescence dit puberté, et si sa mère veut avoir une conversation très rapidement avec son fils, lui en revanche a des soucis qui dépassent largement le cadre de la puberté (à voir de voir dans ce récit une fable) : il se métamorphose en dragon ! Oui, un vrai dragon, avec des écailles, des ailes, et du feu que l’on crache pas forcément au moment opportun.

Vous croyez que ses ennuis s’arrêtent là ? Non ! Un dragon a son utilité, il doit protéger sa princesse contre les chevaliers. Eh oui, les contes de fée nous ont menti ! J’ai d’ailleurs pensé à une autre œuvre qui joue avec ce mythe, à savoir Orage, petit seigneur des ténèbres de Julien Hervieux. Jules doit donc trouver très vite sa princesse, pour la protéger. Il a pour cela un gros indice : elle vient d’arriver dans l’établissement, ce qui a réveillé ses pouvoirs. Les candidates sont peu nombreuses, mais même dans ce cas, pas facile d’écouter ce garçon qui se dit votre protecteur.

C’est une bande dessinée très réussie que j’ai eu entre les mains, très drôle aussi, pour aborder des thèmes qui le sont moins. Jusqu’où est-on près à aller pour avoir des amis ? Oui, Jules en a trois, mais il faudra que Clémence tente de lui ouvrir les yeux (pas facile quand on les a gardés fermés très longtemps) pour qu’il comprenne que des amis, des vrais, ne cherchent pas à vous rabaisser en permanence, pour ne pas dire qu’ils ne cherchent pas à vous rabaisser du tout. Ils ne critiquent pas non plus vos autres amis à cause de leur position sociale – si quelqu’un ne te trouve pas assez bien pour lui parce que ton métier n’est valorisé socialement, alors c’est lui qui n’est pas assez bien pour toi ! Autre thème : le divorce des parents. Si les parents de Jules s’entendent très bien, et on en aura la preuve tout au long de cette histoire, ceux de Clémence ont divorcé, et les circonstances font que Clémence culpabilise, se sent, voire se rend responsable. Là, c’est au tour de Jules de la rassurer : non, on ne divorce pas pour cette raison (note : mais certains parents n’hésitent pas à culpabiliser leur enfant, c’est une réalité).

J’ai beaucoup aimé les développements de l’intrigue, j’ai beaucoup aimé aussi la manière dont Jules, le dragon, est dessiné, ce qui va avec sa capacité à ne métamorphoser qu’une seule partie de son corps, la manière aussi dont chaque page est exploitée pour que le récit puisse parfaitement se déployer. Eu égard au dénouement et aux surprises qu’il contient, j’en viens à souhaiter la parution d’un second tome.