édition Albin Michel – 416 pages
Présentation de l’éditeur :
Kiara, dix-sept ans, et son frère aîné Marcus vivotent dans un immeuble d’East Oakland. Livrés à eux-mêmes, ils ont vu leur famille fracturée par la mort et par la prison. Si Marcus rêve de faire carrière dans le rap, sa soeur se démène pour trouver du travail et payer le loyer. Mais les dettes s’accumulent et l’expulsion approche.
Un soir, ce qui commence comme un malentendu avec un inconnu devient aux yeux de Kiara le seul moyen de s’en sortir. Elle décide de vendre son corps, d’arpenter la nuit. Rien ne l’a pourtant préparée à la violence de cet univers, et surtout pas la banale arrestation qui va la précipiter dans un enfer qu’elle n’aurait jamais imaginé.
Mon avis :
Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Albin Michel qui m’ont permis de découvrir ce livre – je rédige bien tard mon avis.
Black lives matter. Mouvement politique plus que jamais d’actualité. Et la vie des femmes ?
Kiara a 17 ans. Elle vit dans un appartement à Oakland, avec son grand frère Marcus. Il tente de percer dans le rap, comme leur oncle l’a fait avant lui. Lui et ses potes mettent toute son énergie dans son projet. Marcus ne pense qu’à ça, sa soeur devrait comprendre qu’il ne peut pas s’occuper du reste, c’est à dire de toutes les préoccupations de la vie quotidienne : payer le loyer, qui a encore augmenter, remplir le frigo, etc, etc… Oui, l’on a appris aux filles, aux femmes, à prendre soin de leur père, de leur mari, de leurs frères, de leurs fils. Qui leur a dit qu’il fallait aussi qu’elles prennent soin d’elles-mêmes ? Personne. Kiara, qui a tenté à maintes reprises de trouver un travail, se tournera vers ce que l’on nomme « le plus vieux métier du monde ».
Ce n’est qu’une des étapes dans la vie chaotique de Kiara. Oui, elle fera des mauvaises rencontres, et pas forcément celles auxquelles on pense. Police, corrompue, justice, à la ramasse : un très bon avocat sait jouer avec les failles du système, et elles sont particulièrement nombreuses. Ce n’est pas faute, pour Kiara, de se démener, pour son frère, pour les amis de son frère, pour cet enfant qui est quasiment livrée à elle-même, ou pour ce bébé qui a besoin de son père – c’est à dire d’un père qui ne soit pas en prison. Et qui se démène pour elle ? Oui, je sais, je me répète. J’ai eu très souvent l’impression qu’elle était irrémédiablement seule, et j’ai eu souvent l’impression de lire un récit dans lequel l’espoir était absent. Savoir que ce récit est inspiré de faits réels n’est pas non plus la révélation la plus encourageante qui soit.
Bien que nous sommes en Californie, un état que l’on se représente en règle générale comme « ensoleillé », « chaleureux », j’ai trouvé ce récit particulièrement glaçant, comme si, parfois, la narratrice cherchait à tenir à distance ce qui lui arrivait, comme si, parfois, tout cela était « trop », tout en étant en même temps quasiment inévitable. Tragique ? Oui. Et je terminerai par ces mots.
Un roman qui semble faire l’unanimité, et dont l’héroïne porte le prénom de ma fille… ça mérite sans doute que je m’y attarde..
Je n’ai pas accroché avec ce roman