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Présentation de l’éditeur :
Vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé ! Après avoir causé un tremblement de terre à l’école, j’ai découvert que j’étais une sorcière ! Moi, Nora ! J’ai donc commencé mon apprentissage avec deux autres élèves, Maelys et Rajan, et Mme Wàn, ma prof de musique. Et oui, elle aussi c’est une sorcière, je ne m’en serais jamais doutée ! Et puis, on a aussi découvert qu’un groupe de garçons de notre collège avaient mis en place un jeu hyper sexiste. Alors, on a décidé de se servir de nos pouvoirs pour leur donner une bonne leçon… Suis les premiers pas de Nora en sorcellerie, aux côtés de Maelys et Rajan, dans une histoire bourrée de tendresse, de solidarité et d’humour !
Merci aux éditions Scrinéo et à Netgalley pour leur confiance.
Je rédige mon avis le jour de ma première injection du vaccin anti-covid, et le livre paraîtra le lendemain de mon rappel. Précis (oui, j’aime bien annoncé le contexte).
Mon avis :
Parfois, quand je commence à rédiger un avis, je me demande si les auteurs, les autrices dont j’ai lu les livres ont de l’humour. J’espère que c’est le cas !
Je conseillerai de lire ce livre parallèlement à Les tribulations d’Esther Parmentier, sorcière stagiaire tome 2 de Maëlle Desard. Autant l’un peut faire dire qu’être sorcière n’est pas de tout repos, autant le second peut faire dire… eh bien que ce n’est pas de tout repos non plus ! Mais la vie d’une fille est-elle de tout repos ? Vous avez deux heures, je ramasse les copies juste après !
Je ne vous cache pas que la lecture de ce livre a réveillé en moi de mauvais souvenirs, et que certains passages furent difficiles à lire. Ceux qui parlent du harcèlement. Le poids porte toujours, en 2021, sur les filles. Pour ceux qui vivraient au pays des Bisounours (beau pays, je rêve d’y vivre, mais je ne serai pas moi) et diraient : « non, ce n’est pas vrai » ou « non, le harcèlement n’existe pas/plus », je leur dirai non qu’ils ont de la chance de vivre ainsi, mais qu’ils ne sont pas assez attentifs à ce qui les entoure. Bien sûr, la solution miracle sera répétée : en parler aux adultes. Oui, l’héroïne en parlera mais ils minimisent ce qui s’est passé, rejettent la faute sur la victime (un classique) ou ne prévoient rien. Après tout, ce que l’on ne voit pas n’existe pas. Attention ! Parler, c’est très bien, si l’on parle à quelqu’un qui peut trouver des solutions. Et Nora en trouvera, secondée par Maelys et Rajan.
Vous l’aurez compris, ce livre sur la sorcellerie ne parle pas que de sorcellerie. Il n’affirme pas non plus que la sorcellerie résout tous les problèmes. Le fait de découvrir, d’apprivoiser et d’utiliser ses pouvoirs est un des éléments du livre, et si le lecteur découvre des points importants sur Nora et les autres sorcier.es, il reste heureusement une part de mystère – de quoi faire travailler l’imaginaire des lecteurs, jeunes ou moins jeunes.
J’allais presque oublier : l’héroïne est née dans une famille homoparentale. C’est un fait, ce n’est pas le coeur de l’intrigue, elle n’a pas besoin de le réexpliquer à chaque fois qu’elle croise un nouveau personnage. Ces familles existent depuis très longtemps dans la vie, elles sont plus rares dans les romans, encore plus dans les romans de littérature jeunesse.
J’allais presque oublier (bis) : la couverture bleue est très jolie. Deux autres tomes sont déjà prévus, il est évident que je les lirai avec plaisir.
Il me tente depuis l’annonce de sa sortie même si comme toi, cette thématique du harcèlement risque de faire remonter quelques mauvais souvenirs à la surface…
Ce n’est pas facile, c’est certain, et c’est bien de montrer, hélas, qu’aujourd’hui encore il existe des adultes qui minimisent ce qui se passent.
Je vas être négative, mais j’ai presque envie de dire qu’heureusement, il existe quelques adultes qui ne minimisent pas. Parce que même actuellement, les situations de harcèlement que je découvre autour de moi ont la même issue : la stigmatisation de la victime et l’impunité des harceleurs. La fille d’une ancienne collègue de mon père est en plein dedans et tout le monde fait comme si de rien n’était, alors qu’elle doit affronter en plus des problèmes de santé très graves. Pire, la mère d’un des harceleurs mène une véritable campagne de dénigrement. Mais là, on touche à un problème d’une autre nature…
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Il n’est pas toujours facile pour un adulte de mettre fin au harcèlement… On ne sait pas toujours quoi faire (hormis péter la gueule du harceleur/harceleuse) et bien souvent, entrer dans le conflit, lorsque les enfants ont dépassé un certain âge ne fait qu’empirer les choses, les coupables se moquant du « bébé » qui va cafter aux adultes…
J’avais vu un livre qui parlait du harcèlement scolaire et qui déconseillait aux parents d’intervenir lorsque les enfants avaient passé un certain âge, mais d’après le résumé, il donnait les clés pour s’en sortir…
Je pense que la solution « péter la gueule aux coupables » reste une des meilleures, non ??? Bon, je sors parce que je suis démunie face au harcèlement…
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