édition Gallmeister – 382 pages
Présentation de l’éditeur :
Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s’aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu’elle est enceinte, leur vie s’en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Avec leurs modestes moyens, ils commencent à retaper leur petite maison de Missoula, dans le Montana, et l’avenir prend des contours plus précis. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouvellement née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité, un monde de responsabilités et d’insomnies, de doutes et de joies inattendus.
Mon avis :
Beaucoup de lecteurs ont apprécié ce roman. Quelques uns ne l’ont pas aimé. Je fais partie de cette minorité. La première raison est que j’ai vu venir la fin dès le début, et que j’ai trouvé que cette fin était trop évidente, presque trop facile, préparée depuis une bonne partie du livre. La seconde n’est pas le thème du deuil, même si la lecture de ce livre est arrivés à un moment où je suis en deuil. Chacun vit son deuil comme il peut, seulement je suis terre à terre. Taz était insouciant, très insouciant, on le voit dans les retours en arrière qui lui rappellent Marnie, quand elle bataillait pour qu’il paie les factures en temps et en heure, pour qu’il accepte plus de commande, pour ne pas être quasi constamment dans le rouge. Non, il n’est pas resté insouciant, ce n’est pas cela, c’est simplement que vouloir être autonome, seul avec un bébé, sans jamais en avoir eu avant, ce n’est pas facile, pour ne pas dire quasiment impossible, surtout quand il est nécessaire de travailler pour faire bouillir la marmite, payer les factures et le prêt de la maison. Ce n’est pas que Taz n’accepte pas l’aide qu’on lui donne, c’est qu’il ne se rend pas compte, au début, de l’aide qu’on lui donne.
Il faut dire que Taz n’a pas de chance avec ses parents. Ils sont partis en Nouvelle-Zélande, à cause de désaccord avec l’administration américaine. Ils ne connaissaient pas Marnie, qui vivait avec leur fils depuis sept ans. Ils ne connaîtront pas Midge non plus, parce qu’ils n’aiment pas assez leur fils et leur unique petite-fille pour le faire – oui, je vous épargne les faux prétextes pour aller plus vite. Même si Marnie était en conflit avec sa mère Lauren sur certains sujets, il faut bien admettre que Lauren a beaucoup de tact, et de bon sens. Taz ne doit pas oublier qu’elle aussi a perdu sa fille. Et si elle sait se faire discrète, elle sait aussi quand il est nécessaire d’agir, de dire aussi.
Quant à Midge, je trouve que cette petite est bien précoce, sur bon nombre de sujet, y compris quand elle doit faire un long trajet en voiture avec son père en hiver, alors qu’elle a moins de deux ans. Si vous n’avez pas encore d’enfant et n’avez pu en observer, soyez assuré que ce n’est pas aussi facile que dans le roman – et plein d’autres choses aussi. De même, Taz « entend » la voix de Marnie – pourquoi pas ? Cela ne m’a pas dérangé, même si cela pouvait être un peu étonnant.
En terminant de rédiger mon avis, je me rends compte que j’ai nettement préféré la précédente lecture faite d’une oeuvre de Pete Fromm Mon désir le plus ardent lu voici presque deux ans déjà.
Moi je fais parti de ceux qui ont adoré ce roman 😉
Et cela ne me pose aucun problème !
Mince alors, c’était un coup de coeur… comme quoi, les ressentis peuvent être totalement différent entre deux lectrices 😉
Oui ! Sûrement parce que j’ai trop vécu cette situation, dans ma vie familiale, et dans ma vie professionnelle, d’assister, d’écouter, de soutenir des enfants, parfois devenus très grands, chercher à en savoir le plus possible sur leur mère – parce qu’on ne leur avait rien dit, ou pour vérifier qu’on leur avait bien dit la vérité.
Je n’ai jamais connu ça de mon côté…
J’ai été confrontée à cette situation très jeune. Une scène du roman m’a marquée : Taz ne veut pas de la photo de Marnie offerte par sa belle-mère parce que pourquoi montrer une photo de quelqu’un qu’elle n’a jamais vu ? Et pour connaître quelqu’un qui n’a vu des photos de sa mère que très tard (elle avait une trentaine d’années), je peux dire que c’est important de connaître, même si on ne l’a pas vu, le visage de sa mère.
Oui, faut montrer les visages, c’est important. Dans le roman, Taz est un mec borné stupide, il pense faire bien mais il se plante, comme on fait souvent.
Oui, très.
Oui, mais lui est vraiment borné – et s’il se borne trop, Midge gagnera des années de thérapie.
J’ai connu et je connais toujours des gens super bornés et pas moyen qu’ils changent leur fusil d’épaule !
Pareil pour moi, j’en connais aussi.
Moi, je n’ai pas réussi à lire Mon désir le plus ardent, qui m’est tombé des mains… Je ne croyais pas du tout à l’histoire d’amour entre les deux personnages. (mais alors pas du tout !) (et donc, je ne meurs pas d’envie de lire La vie en chantier) (je dois avoir un coeur de pierre)
Je te comprends. Non, pas un coeur de pierre, ou alors, j’en ai un aussi – il est des romans qui ont bouleversé des lecteurs et m’ont laissée indifférente.
On sent que ce roman t’a agacé. Je n’ai pas lu d’autre roman de lui, à part Mon désir le plus ardent… On verra 😉
Je confirme. Je le trouve très « américain », dans le sens où le personnage principal refait sa vie rapidement, où, si personne n’y prend garde, Midge pourrait croire qu’Elmo est sa mère, bref l’idée qu’il faut deux parents pour un enfant, une mère à tout prix, et une épouse pour « l’homme ».
Ma découverte de l’auteur avec ce titre ne fut pas un succès
J’avais beaucoup aimé Mon désir le plus ardent – d’où ma déception avec ce titre.
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