édition Rivages – 349 pages
Présentation de l’éditeur :
Roman veut devenir boxeur. Il se rêve déjà professionnel lorsqu’il intègre une prestigieuse académie qui fera de lui un champion. Un soir, il rencontre Ana, une jeune fille qui va changer sa vie. Entre drogues, sexe, alcool, amour et délinquance, ces deux écorchés vont s’offrir une parenthèse enchantée. Mais tout tourne très vite au cauchemar. Comme s’il était impossible d’échapper à son destin. Juste une balle perdue raconte cette saison entre paradis et enfer.
Mon avis :
Tout d’abord, je tiens à remercier Be Polar et les éditions Rivages pour ce partenariat.
En lisant ce livre, j’ai pensé irrésistiblement à deux autres œuvres :
– J’irai au Paradis car l’enfer est ici, film de Xavier Durringer que j’ai parfois l’impression d’être la seule à avoir vue ;
– J’irai au Paradis, la chanson de Daniel Darc.
Cette association d’idée m’est venue parce que, comme les héros du film de Durringer, Roman et Ana brûlent leur vie sans penser au lendemain. Roman, c’est le personnage principal et le narrateur du récit. Nous sommes au plus près de l’action avec lui, avec lui, nous nous remémorons son passé, son enfance, celle d’un gamin maltraité, cassé, placé, qui a trouvé un semblant de sens à sa vie en pratiquant la boxe. La rédemption par le sport : trop facile, trop beau pour être durable. Parce qu’à côté, il y avait la fête, le luxe, l’argent facile. A côté, il y avait Ana. Cela aurait pu être une belle histoire d’amour, si ce n’est qu’Ana est aussi cabossée, peut-être même plus que Roman. Cela aurait presque pu être une émission de télé-réalité, en un huis-clos magique : la villa d’Igor, la fête en continue, le sexe, la drogue… On n’était pas très loin de l’univers dont la télévision gave les adolescents. Cette existence rêvée a une contrepartie, et si, au début, tout semble exaltant pour Roman et pour tous les autres « anges » (je vois encore ici un lien avec la télé-réalité), très vite, c’est la descente, puis la dégringolade. Comme s’il était impossible pour Roman d’échapper à la noirceur de son destin. Comme si un seuls des « anges » pouvaient espérer un avenir réellement radieux. Non, je ne spoile pas, j’imagine, j’extrapole, à partir du moment où tout a dérapé.
Cette histoire simple d’un amour entre deux écorchés est écrit dans un rythme haletant, comme on scande un texte de chanson, comme si chaque paragraphe était un souffle, la respiration saccadée ou profonde du narrateur, souffle long, souffle court, respiration profonde ou halètement, inspiration ou expiration. Beaucoup de phrases commencent par « je », simplement, ce « je » qui aspire à devenir un « nous », avec Ana, ou à se fondre dans le « on » avec son groupe d’amis, avec les « anges d’Igor » (à ne pas confondre avec Charly’s Angels – j’aime à trouver des réminiscences de culture populaire). Roman se raconte au passé, composé ou imparfait. Il se projette peu dans le futur comme si, finalement, dès le début, il n’avait pu se projeter, lui qui aimerait tant récrire son passé, lui qui sait ce qui lui a manqué.
Juste une balle perdue – ou une belle histoire simple.
Intéressant… mais j’hésite et tu sais pourquoi 😉
Oui, je me doute !