Archive | 25 juillet 2019

L’âme du violon de Marie Charvet

édition Grasset – 272 pages.

Présentation de l’éditeur :

Un vieux luthier Italien au XVIIème siècle, un tsigane orphelin qui vit de sa musique sur les chemins de la France des années 30, une jeune femme bohème qui rêve de voir un jour ses toiles exposées dans le Paris contemporain et un PDG infatigable dont le cœur n’est touché que par les airs classiques qui résonnent dans son bureau new-yorkais : si différents soient-ils, ces quatre personnages ont en commun, un objet, le violon.

Merci aux éditions Grasset et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis :

J’ai l’impression de soigner de moins en moins la rédaction de mes critiques. Ce sont des choses qui m’arrivent et je ne dis pas cela pour que l’on me jette des fleurs en retour. Il est des écritures dont je suis heureuse (La blanche caraïbe, le maître du feng shui…) et il y a d’autres dont j’ai l’impression de me débarrasser vite fait, mal écrit ou presque.

La lecture de ce roman n’a pas été désagréable, et globalement, elle fut intéressante. Globalement. Le problème, quand l’autrice décide de nous faire suivre le destin de quatre personnages, c’est que l’on s’attache à l’un d’entre eux plus qu’à d’autres. J’ai nettement préféré le vieux luthier italien, Giuseppe, que j’aurai voulu accompagner constamment, lui et son élève, sans oublier Clara, sa protectrice, au caractère bien trempée : en fait, le caractère bien trempé, on le découvre au détour d’une lettre lu plusieurs siècles après par deux autres protagonistes, et il est dommage que ce personnage féminin n’ait pas été davantage approfondi. Oui, je n’ai pas vraiment trouvé de personnages féminins qui retiennent mon attention. Mina disparaît trop vite, elle est davantage caractérisée à travers les yeux de Laszlo que par ses actes, Lucie ne sait pas vraiment ce qu’elle veut réellement faire de sa vie, passant son temps à procrastiner, et à boire pour se donner de bons prétextes pour ne pas se consacrer à la peinture. Sa grand-mère Bulle pourrait être sympathique, même si j’ai franchement du mal avec les personnes qui sacrifient tout, proches y compris, à la musique, et vous remplacer « musique » par n’importe quelle autre passion, cela fonctionne aussi. Aure, la violoniste ? Elle est elle aussi mise à distance, objet de vénération, de passion de la part de Charles, personnage que je n’arrive pas à « voir » – d’ailleurs, à part Clara et Giuseppe,  je n’en « vois » aucun, pas même le violon. J’ai « cru voir » Charles, et découvert à la fin que j’avais raison, même si sa description par Lucie (la boucle est bouclée) ne correspondait pas réellement à mon ressenti – après tout, c’est la description de Charles à travers les yeux de Lucie, donc subjective.

Oui, un livre agréable, facile à lire, mais qui ne me laissera pas beaucoup de souvenirs, sauf Giuseppe et la création de « son » violon.