Coyote attend de Tony Hillerman

édition Rivages – 280 pages.

Mon résumé : 

Jim Chee prend son temps, son co-équipier enquête sur un mystérieux peintre. Il pense enfin l’avoir trouvé ! Sauf que, quand Jim Chee le rejoint, c’est trop tard : il est en train de brûler dans sa voiture, et Jim échouera à le sauver. Il attrapera quand même son meurtrier, qui se refuse à parler. Blessé grièvement, Jim Chee a bien l’intention de reprendre son enquête à sa sortie de l’hôpital.

Mon avis : 

Il ne faut pas se fier au calme apparent. Oui, au début de ce livre, tout allait bien pour Jim Chee, et pour presque tout le monde. Il pouvait même prendre le temps de savourer son café puisque Nez, l’autre agent en service, assouvissait tranquillement son obsession au sujet de cette personne qui s’amusait à peindre des montagnes. Où va-t-on, je vous le demande un peu, si quelqu’un repeint les sommets en blanc ? Jim Chee, parti le rejoindre, voit une forte lumière : il est déjà trop tard, Nez est mort, une balle et la fumée de l’incendie ayant eu raison de lui. Alors oui, Jim Chee a immédiatement arrêté le vieil indien qui avait commis ce crime – il avait encore l’arme à la main – et le vieil homme a reconnu son crime. Affaire classée, tout le monde est satisfait. Pas Jim.
L’enquête est close . Pas grave, il n’en fait qu’à sa tête, comme il le fait toujours. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Joe Leaphorn, de son côté, enquête aussi, à la demande d’une membre de sa famille et d’une universitaire, qui a bénéficié des conseils et des récits d’Ashie Pinto, le meurtrier pas du tout présumé – personne ne met en doute sa culpabilité puisqu’il a avoué, et tant pis s’il n’a pas de mobile. En souvenir de sa femme, et en vertu des liens familiaux complexes qui unissent les navajos, Leaphorn va creuser, un peu, et son chemin croisera celui de l’incontrôlé Jim Chee.
Narré ainsi, l’intrigue semble presque simple. Bien entendu, le récit va beaucoup plus loin que cela. En premier, il est question de la culture navajo, et de la manière dont elle peut être transmise. Si Jim maîtrise la langue, peut ainsi se rendre compte des troncatures et des approximations, ce n’est pas le cas de l’avocate Janet Lee. Navajo de naissance et de sang, elle n’en a pas la culture. Son retour est d’ailleurs l’occasion de mettre les choses au point entre elle et Jim, à grand coups de : « Et ton petit ami, où est-il ? – Et le chat qui vivait à côté de la caravane, où est-il passé ? »Toujours agréable de lire un auteur qui n’oublie pas ce qu’il a écrit.
Culture navajo et mythe : coyote n’est pas un personnage sympathique. Coyote, c’est le chaos, et la tentation du chaos, ce sont aussi les porteurs de peau, bien loin du hozho, cette harmonie que tout navajo se doit d’atteindre.
Cette culture est étudiée par les blancs, avec plus ou moins de respect, nous offrant ainsi une plongée dans le milieu universitaire, dans lequel les professeurs se reposent parfois sur le travail des petites mains.
Le passé rattrape toujours les protagonistes – ou bien ils croient qu’il les a rattrapés, qu’il s’agisse de la guerre du Vietnam ou d’événements plus mythiques, comme les exploits de Butch Cassidy. Et, pour terminer cette chronique, je parlerai du discours d’Ashie Pinto contre l’alcool. Il ne s’agit pas d’être moralisateur, mais de montrer, comme d’autres auteurs l’ont fait avant lui (Sherman Alexie) et le feront après (Craig Johnson) : les conséquences de l’alcoolisation sur les populations indiennes. Ashie Pinto parle en connaissance de cause. Il serait bon qu’il soit écouté.

22 réflexions sur “Coyote attend de Tony Hillerman

              • Bon, instruisons-nous sur Kenny !!

                La caractéristique la plus célèbre de Kenny est de mourir dans presque tous les épisodes des premières saisons. En effet, jusqu’à la saison 6, Kenny est mort dans à peu près chaque épisode.

                Chaque mort de Kenny est horrible et souvent mise en scène d’une façon comique et absurde.

                Il s’agit d’une variante du concept de « chemise rouge » de Star Trek : un personnage dont l’unique fonction est de mourir pour souligner que les héros courent un danger réel. Comme la série repose sur le comique de l’absurde, c’est toujours le même qui meurt.

                Kenny est comme « maudit » par la Mort elle-même ; dans le générique des premières saisons on peut voir qu’elle lui touche la tête. Dans le générique de la saison 8 on peut voir la silhouette de Kenny décapitée par des ciseaux.

                Évolution après la saison cinq :
                Dans l’épisode Kenny se meurt, le ton change : l’épisode est intégralement consacré à la mort de Kenny par maladie, et ses amis en sont réellement émus, alors que précédemment ils n’en tenaient compte que le temps d’échanger le dialogue rituel. Dans les épisodes suivants, l’esprit de Kenny investit le corps de Cartman, jusqu’à être exorcisé par les parents de Chef.

                Malgré cela, Kenny revient dans La Chute du traîneau rouge. Là non plus, son retour ne surprend pas ses amis, qui lui demandent plutôt où il était. Celui-ci répond « I’ve just hanging out », ce qui peut être traduit par « Je trainais ».

                Dans Cartman s’inscrit à la Nambla, on apprend que la mère de Kenny a accouché de 52 enfants différents, tous naissant avec l’anorak et baptisés Kenny, parce que le précédent était mort.

                Cette explication prend finalement un certain sens dans la saison 14 épisode 13, lorsque Eric Cartman se transforme en Coon, Kenny se transforme en Mysterion. Une autre explication de son immortalité y est alors révélée. Selon lui, il possède un pouvoir mystérieux l’empêchant de mourir. Ainsi, chaque fois qu’il meurt, il se réveille dans son lit le lendemain matin et personne, à part lui, ne semble se rappeler qu’il est mort la journée d’avant. Dans l’épisode suivant on apprend que Kenny ressuscite une fois qu’il est décédé mais comme bébé dans le ventre de sa mère puis il atteint 10 ans en une nuit seulement. Ces résurrections successives seraient liées au fait que ses parents aient participé à un culte démoniaque vénérant Cthulhu.

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