Présentation de l’éditeur :
Sonny est un jeune Irlandais de 16 ans. Bien sûr, il rêve d’ailleurs. Lorsqu’il croise le regard de Vera, sa beauté lui donne immédiatement le vertige. Il oublie tout : la boucherie dans laquelle il travaille après l’école, sa mère qui s’étiole dans la cuisine, son père irresponsable qui perd l’argent de la famille dans des paris. Vera ne dit jamais son âge. Elle parle peu. Mais elle sait écouter Sonny comme personne ne l’a fait jusqu’à présent. Vera et Sonny vont vivre une histoire. Intense, dévastatrice et sublime. On sait dès les premiers gestes de tendresse que l’état de grâce ne peut durer, mais on est emporté par la justesse de l’écriture, par la puissance émotionnelle de ce roman.
Mon avis :
Si vous souhaitez découvrir ce livre, ne lisez ni la quatrième de couverture ni le bandeau qui, à mon sens, vous induira en erreur. Lisez-le en sachant simplement que l’action se passe en Irlande, que les personnages principaux se nomment Sonny et Véra. Parce que sinon….
J’ai vraiment l’impression qu’il y a eu le livre d’un côté, et moi de l’autre, deux trajectoires parallèles qui ne se sont jamais rencontrés. L’histoire d’amour, je l’ai cherché, je ne l’ai pas trouvée. Pourtant, j’ai pensé, un peu, parfois, au blé en herbe, avec le personnage de Sharon, jeune fille un peu paumée, déscolarisée, sans aucune culture mais attachante tant elle s’applique à être exactement ce que la société attend d’elle.
Sonny, lui, vit dans une famille où l’on se dispute plus que l’on ne se parle, où il y a « lui » et les « garçons », ses frères aînés. J’ai eu l’impression d’une oeuvre d’un autre temps, avec cette mère qui est presque à fouillée les poches de son mari pour trouver de quoi nourrir les siens, et ce mari qui cache l’argent, cache ses gains, parce que, de toute façon, il perdra tout aux courses.
Sonny et Véra appartiennent à deux mondes différents, elle, l’anglaise très cultivée, qui fait des travaux dans sa maison, et qui ne se souvient plus qu’elle a demandé à Sonny d’en faire. Je n’ai pas ressenti d’empathie envers cette femme qui est si profondément enfoncée dans la dépression qu’elle est complètement coupée du réel. Bien sûr, cette phrase ne reflète pas vraiment la complexité de sa douleur, de son apathie, mais il aurait fallu quelqu’un qui puisse aider Véra autrement qu’en lui donnant plein de médicaments et en l’accueillant à l’hôpital quand vraiment, elle ne va pas (je manie très bien les euphémismes).
Véra est à lire pour ceux qui aiment la littérature irlandaise.