A tout moment la vie de Tom Malmquist



Présentation de l’éditeur :

Pour Tom, il y aura désormais un avant et un après. Dans la fracture du temps, dans les profondeurs d’un hôpital de Stockholm, un corps dévasté, comme un autre lui-même, est arraché à tous ses liens terrestres. Mais au-delà des moindres signes cliniques émerge encore, par moments, la conscience d’une femme aimée, Karin, qu’il faut délivrer d’urgence de l’enfant qu’elle porte. Sa famille, ses amis veillent dans l’ombre, séparés d’elle, mis à nu devant la finalité obscure des jours.

Préambule :

Il est des gens qui sont nés, ont grandi, et vivent encore au pays des bisounours. Grand bien leur fasse. Ce ne fut pas mon cas, et personne ne me racontait, enfant, des histoires au sujet de personnes « parties en voyage ». C’est sans doute une des raisons qui fait que les sujets « difficiles » ne me posent pas vraiment de problèmes.

Mon avis :

Merci à Babelio et aux éditions Noir sur blanc pour ce partenariat. A tout moment la vie est un livre réaliste, cru parfois : les descriptions ne sont pas aseptisées. Le narrateur ne cherche pas à se voiler la face, il raconte, sans nous livrer des états d’âme superflu, et il refuse d’être tenu à l’écart. Du coup, les termes médicaux sont bien présents, sans être des entraves à la lecture puisque nous recevons les explications en même temps que le narrateur.

Est-ce à cause de l’histoire qui est raconté – la mort de la femme aimée, la naissance prématurée de leur fille ? La forme du texte est oppressante, le texte apparaît d’un bloc, dialogue compris, et si cela ne m’a pas posé de problèmes tant que je me suis trouvée plongée dans l’histoire, je conçois que cela puisse déranger.

Ce qui m’a frappée dans ce roman est l’impression de solitude qui se dégage. Oui, le personnel médical se relaie au chevet de Karin. Oui, Tom reçoit des informations fréquemment sur l’état de santé de sa femme – parce qu’il l’a exigé. Il forme une protection autour de Karin, protection qu’elle a désirée, pour des raisons que nous apprendrons dans la seconde partie du livre, ce qui fait que les parents de la jeune femme semblent un peu mis à l’écart.

Les cent premières pages sont le récit d’un combat. Les deux cents suivantes sont celles de la survie. La situation de Tom est kafkaïenne, lui qui n’est pas, de prime abord, reconnu comme le tuteur de sa fille puisqu’il n’était pas marié avec Karin et qu’aucun acte de reconnaissance n’a été rédigé avant la naissance de leur enfant. Nous en apprenons un peu plus que la jeune femme, qui, par le passé, a survécu à deux problèmes de santé conséquents, écrivait des poèmes, s’interrogeait, aussi, sur la future implication de Tom dans son rôle de père. Ecrire ne signifie pas céder au pathos ou enjoliver les souvenirs. Encore moins enjoliver le présent : Tom souffre, physiquement, moralement. Il doit faire face à la mort de son père, malade depuis dix ans.

Ni espoir, ni désespoir : Tom raconte, de façon brute. Au lecteur de s’approprier – ou non – cette histoire, forte, qui ne laisse pas indifférent.

5 réflexions sur “A tout moment la vie de Tom Malmquist

  1. Je viens de le terminer. Difficile de dire que j’ai aimé vé le sujet mais c’est un livre d’une grande justesse. On vit auprès de Tom durant tout le roman et on ressent sa peine et son angoisse.

  2. Je viens de lire une autre chronique de ce livre chez une autre participante au challenge… Cela semble intéressant mais je ne vais pas m’imposer ça pendant les fêtes. Je note pour plus tard !

    • Pour ma part, après avoir vécu un 31 décembre dans la salle d’attente des urgences il y a quelques années, et d’autres événements encore pas vraiment joyeux, les fêtes ne sont pas vraiment une période « joyeuse » pour moi.

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