Nice, 1922. Deux prostituées sont assassinées, le crâne rasé et le corps recouvert d’étranges symboles. Bientôt, ce sont des enfants qui disparaissent et qui sont retrouvés égorgés aux quatre coins de la ville dans une mise en scène macabre. Louis Forestier, un commissaire des brigades mobiles créées par Clemenceau, se lance sur les traces de celui que les journaux ont surnommé « l’Ogre ». Il est épaulé par Frédéric Berthellon, un spécialiste des pathologies mentales de l’hôpital Sainte-Anne venu exprès de Paris, et par Raphaël Mathesson, un richissime érudit, aviateur à ses heures perdues.
Je peux désormais le dire : j’adore Musso ! Je suis une grande fan ! Il faut juste que les ardentes fans de Guillaume ne me demandent pas de préciser le prénom – même si je me dis qu’elles ignorent, la plupart du temps, l’existence de ce petit frère et son talent. Moins médiatisé, moins connu, moins vendeur (je ne l’ai jamais vu en tête des ventes), Valentin est cependant un grand auteur de romans policiers, que j’ai vraiment envie de suivre et de continuer à lire.
Revenons à ce murmure de l’ogre, qui démontre déjà la culture de son auteur. Attention ! Ce livre n’est pas un pensum ennuyeux, dans lequel un auteur nous rase littéralement avec ses connaissances en oubliant d’écrire une intrigue. Non ! Nous sommes plongées littéralement dans cette France de l’après-guerre, avec aussi beaucoup d’étonnement. Le XXIe siècle n’a pas inventé les serial killers, ils étaient simplement pas médiatisés, pas connus, peu identifiables. Imaginez une série actuelle sans ADN, sans profiler. Inimaginable pour un scénariste ! Et pourtant, les policiers, les juges ont longtemps travaillé ainsi. Regardez à nouveau la série Les brigades du Tigre, ou lisez ce roman, qui n’est pas sans les évoquer.
Deux prostitués ont été assassinés, deux enfants ont été kidnappés et assassinés à leur tour, avec une « logique » sous-jacente, que détecte Louis, vaillant enquêteur à Nice. Il est marié, il a un fils, il a fait la guerre, comme son ami Frédéric, médecin à Sainte-Anne, qui se remet mal de l’agression qu’un de ses patients lui a fait subir. Aider son ami est une bonne chose, du moins, je le dis du bout des lèvres : il n’est jamais simple d’évaluer la « folie » d’un homme, encore moins de l’empêcher d’agir. « Le drame, conclut Frédéric, c’est que le seul moyen que nous ayons de l’arrêter est d’attendre qu’il agisse à nouveau. » Je ne saurai mieux dire.
S’il est un personnage qui apporte une bouffée d’oxygène, c’est Raphaël. Riche, cultivé, gay (et envisageant le mariage), il est un aviateur émérite et ne manque pas d’humour : Si je mourais dans mon lit, vous seriez encore capable de me reprocher mon intrépidité …. dit-il à sa gouvernante, toujours inquiète pour son maître, qu’elle connaît sans doute depuis qu’il est tout petit.
Bien que le roman mesure 442 pages, le rythme est vraiment enlevé, nous sommes avec les policiers dans leur course contre la montre pour identifier le coupable et sauver le troisième enfant qu’il a enlevé… à moins qu’il n’y en ait plus d’un. Il faut, toujours, se méfier des apparences, même si l’auteur se garde bien de sombrer dans les clichés, ce que j’avais craint un instant. Ainsi, parfois, nous sommes dans la tête du tueur, ou plutôt dans son passé, ce qui nous permet de découvrir comment il s’est construit, ou plutôt comment sa personnalité s’est désagrégée petit à petit, face aux épreuves qu’il a endurées. Attention ! Jamais un des personnages ne justifie l’horreur de ses actes par le passé de cet homme, comprendre ne signifie pas excuser, et le chemin est long qui mène (ou pas) à la connaissance.
Je ne peux que vous recommander chaudement cette plongée dans le Nice des années 20.
J’avais beaucoup aimé aussi ce roman qui m’avait passionné !
J’en suis ravie !
Toi et Bianca ! je note ! Je suis en ce moment dans un polar et ça me redonne le goût de lire.
Tant mieux ! Je ne lis que des polars en ce moment (en dehors des sp).
J’en suis venue à préférer Valentin à Guillaume pour son côté moins commercial justement, je me suis régalée avec ce livre !
Comme je n’aimais pas vraiment les romans de Guillaume, le choix fut rapidement fait !
Ce n’est pas ce que je lis, tu le sais à force, mais j’avais entendu parler de ce livre et de cet auteur. Pas simple pour lui de se faire un nom, ou plutôt un prénom…
D’accord je vais voir si Valentin vaut Guillaume.
Le Papou
J’espère que tu aimeras ses romans !
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