Une jeune provinciale de bonne famille est envoyée à Bath, prendre les eaux, pour faire son apprentissage du monde et des intermittences du coeur.
Mon avis :
Ce roman n’est pas celui de Jane Austen dont on parle le plus, même si Val McDermid en a fait une adaptation moderne et totalement ratée. En effet, si elle a respecté point par point le déroulé de l’intrigue, ce qui faisait l’intérêt de ce roman en 1817 est totalement passé à la trappe deux siècle plus tard.
Mais revenons à Catherine Morland : elle est une jeune fille des années 1800, un peu moins gâtée que les autres. Elle n’a aucun talent particulier, plutôt même de grosses difficultés. Sa mère, qui enchaîne les grossesses, n’a pas le temps de s’occuper de ses aînés. Catherine n’est guère sortie de son village – elle ne s’y ennuie pas, attention ! – aussi quand Mr et Mrs Allen l’invitent à les accompagner à Bath, les parents de la jeune fille donnent leur accord. Et voici la jeune fille, ignorante des usages du monde, et son chaperon, pas très futée, au prise avec des jeunes gens très habitués au badinage.
En effet, Catherine n’imagine pas que l’on puisse parler pour ne rien dire. Elle n’imagine pas non plus qu’on puisse mentir, enjoliver la réalité, ou faire passer des considérations matérielles avant les sentiments ou le devoir. Et si son frère se fiance avec Isabelle, avec laquelle Catherine, partageant son goût pour les romans gothique, est devenue amie, elle ne comprend pas que le langage à double sens de la fiancée, se plaignant de manière à peine déguisée du peu que Mr Morland peut donner aux fiancés, ou du fait qu’elle se distrait bien plus maintenant qu’elle est fiancée qu’avant. Tout ceci occupe la première partie du roman et ce n’est qu’après que le lecteur parvient à Northanger Abbey, rêve absolue pour une jeune femme admiratrice de romans gothiques comme Catherine. Et la catastrophe est proche : tout le monde n’est pas aussi rêveur, aussi imaginatif qu’elle.
Northanger abbey n’est pas le roman que je conseillerai pour découvrir Jane Austen. En revanche, il est à découvrir absolument pour tous ceux qui veulent lire une défense en bonne et due forme du roman et de ses qualités, ainsi que pour les amateurs de littérature gothique.
Et Bath ! l’étiquette de la station balnéaire est à lire. Un de mes préférés.
peut être dans quelques temps pour continuer mon exploration de cette auteure!
c’est mon roman préféré de Jane Austen, j’aime beaucoup son atmosphère!
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« prendre les eaux »… je connaissais « perdre les eaux » mais pas les prendre… 😆
Je pense qu’il se trouve quelque part au fond de ma gigantesque PAL monstrueuse… mais où ???
C’était très à la mode à une époque;
Là, je ne saurai te renseigner. 😉
Je n’en doute pas que c’était à la mode. Pour le reste, tu n’as pas la science infuse non plus et tu n’es pas le dictionnaire des expressions en tout genre 😉
Je pensais surtout au fait de t’aider à retrouver le livre… J’ai déjà du mal à retrouver les miens !
Non, sur ce coup là, personne peut m’aider ! Même Saint-Antoine a déclaré forfait ! mdr
Là, effectivement, c’est un cas désespéré. Reste le saint patron des bibliothécaire, ou celui des libraires.
Saint Babelio a répondu à ma question… ça valait bien la peine de tout retourner chez moi pour me faire dire que « non, non, et non, ce livre n’est pas dans ta biblio !!! »… oups !
Ce sont des choses qui arrivent – surtout quand on a beaucoup de livres. 😉
TROP de livres…. 😛
Mieux vaut « trop » (et encore, le chiffre reste à définir) que pas du tout, comme une connaissance qui ne veut « pas de ça chez lui » parce que « cela encombre ».
Oui, je ne peux lui donner tort, ça encombre fortement, surtout à notre niveau… mais de là à ne pas en vouloir, y’a un ravin ! Tu sais, j’ai remarqué ça (et je dois pas être la seule), quand les gens ont pas compris quelque chose, ils disent que c’est nul… pas qu’ils n’y comprennent rien à rien, non, juste que c’est nul, que ça sert à rien, que c’est du temps perdu, de l’argent perdu… les dégénérés du cerveau disent tous que la Culture, ça sert à rien.
Exact ! Et j’espère ne jamais me retrouver de l’autre côté de ce ravin.
Bien sûr ! Et c’est tellement plus facile de dire cela que de se creuser la tête et de trouver de vrais arguments – encore faut-il en trouver pour justifier que la Culture ne sert à rien.
Plus simple de dire « c’est con, j’aime pô et ça sert à rien » que d’argumenter… pour tout c’est plus facile de cette manière là.
Le jour où je ne lirai plus, c’est que je serai au home, avec Al Zheimer…
Un des plus amusants selon moi! 🙂 et je suis tout à fait d’accord en ce concerne Val McDermid et son adaptation ratée!
Oui, très certainement.
Pour être ratée, elle est ratée – très réactionnaire, et sans véritable amour, un comble pour une adaptation de Jane Austen.