Archive | 18 mai 2015

Le détroit du loup d’Olivier Truc

Présentation de l’éditeur :

Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance… Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent.
En ville les héros sont les plongeurs de l’industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, d’origine sami.
Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina une autre quête se joue, plus intime, plus dramatique. Elle l’entraîne à la recherche de ce père disparu dans son enfance. Une histoire sombre va émerger, dévoilant les contours d’une vengeance tissée au nom d’un code d’honneur implacable.

Mon avis :

Ma difficulté, en écrivant cet avis, sera de ne pas redire ce que tout le monde ou presque a dit sur ce roman. Cependant, comme je ne suis pas allée lire les fameux avis (26 sur Babelio), je serai bien en peine de savoir si mon avis n’est qu’une longue redite.

Ce second volume met en scène les mêmes personnages que pour Le dernier Lapon, à savoir Klemet et mon homonyme, Nina (nous partageons également le même diminutif). Les rennes traversent le détroit du loup, et là, c’est l’affolement. Difficile de voir ce qui s’y passe, Eric, un jeune élèveur, tente de limiter la catastrophe qui est en train de se jouer, et meurt noyer. C’est Nils Sormi, brillant plongeur, orgueil de sa compagnie, qui est chargé de repêcher le corps : personne ne l’avait prévenu que c’était celui de son ami d’enfance.

Simple accident, imprudence, ou quelque chose de plus ténébreux se cache derrière cette mort ? L’élevage traditionnel des rennes ne plaît pas à tout le monde, les « excursions » des rennes en ville font désordre, c’est du moins l’opinion du maire, très investi dans le domaine pétrolier depuis fort longtemps. Lorsqu’à son tour, il meurt, et pas de mort naturelle, non loin du détroit du loup, ce n’est pas que cela fait « désordre », c’est que Klémet et Nina ont tendance à associer les deux événements, et à chercher quel mystère se cache derrière tout cela.

Je vous dirai volontiers que l’intrigue est bien construite, pour une simple et bonne raison : on ne sent pas du tout la construction de l’intrigue, on suit le parcours des personnages, le point de vue change d’un chapitre à l’autre mais ce n’est jamais gênant. On revient, parfois, dans le passé, jamais de façon pesante, parce que des personnages se souviennent (comme Nils) de son enfance, parce que la clef de ce qui se passe aujourd’hui est à chercher des décennies en arrière, tout comme Nina recherche son père, qu’elle a perdu de vue depuis que sa mère a tout fait pour l’empêcher d’avoir des contacts avec ses enfants. La richesse du Détroit du loup est de nous parler de nombreux sujets, de nous faire découvrir le passé de la Norvège sans aucune pesanteur, même si les thèmes abordés sont très lourds.

Le détroit du loup est-il un livre réussi ? Oui, sans aucune hésitation.

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