Miss Seeton est une paisible professeur de dessin à la retraite, qui vit dans un paisible village. Elle est absolument charmante. Par contre, elle n’a qu’une petite retraite, aussi est-elle bien contente de toucher un complément… en aidant régulièrement Scotland Yard !
Miss Seeton est une héroïne qui a eu trois auteurs : Heron Carvic (1913-1980), Sarah J Mason (sous le pseudo d’Hamilton Crane) et James Melville (sous le pseudo d’Hampton Charles – respectant ainsi les initiales HC, hommage à l’auteur originel de la série).
Si vous ne connaissez pas Miss Seeton, je dirai qu’elle est une Miss Marple totalement excentrique – et pas débarrassée des contingences matérielles. Comme son aînée, elle vit dans un petit village – parce qu’elle a hérité du cottage de sa tante, et qu’à l’heure de la retraite, cela lui fait du bien de ne pas avoir de préoccupation de logement. Elle ne se sépare jamais ou presque de son parapluie, même lors des réunions du comité féminin du village, d’où quelques incidents malencontreux dont elle est la première désolée et surtout, un surnom « le pébroc vengeur », qui justifie à lui seul son affiliation à Scotland Yard. Elle a aussi deux ennemies jurées au village, qui ont été surnommées par la vox populi « les cinglées » – c’est dire l’impact de leurs élucubrations, ou plutôt l’immensité de leur étroitesse d’esprit.
Autre différence avec Miss Marple : Miss Seeton a beau être une vieille fille très victorienne – encore que…. je me demande ce que la reine Victoria penserait de la pratique du yoga – elle a une immense tolérance pour les faiblesses humaines même si elle évolue dans une société encore très engoncée dans ses règles et autres certitudes. Prenez par exemple Sir Wilfred Thumper, juge d’instruction : il a pour principe de toujours condamner à la peine maximale ceux qui comparaissent devant lui. Les circonstances atténuantes ? Il ne connaît pas ! Les menaces, par contre, il a l’habitude, et ne s’en soucie pas du tout. Par contre, quand sa fille Patricia, espoir du tennis anglais, pressentie pour Wimbledon, est menacée, le juge s’adresse immédiatement à la police et exige une protection. Discrète, si possible, et efficace. Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand la liste des ennemis du juge est quasiment impossible à dresser. Heureusement, il est un charmant petit village anglais, doté de charmants habitants, où l’on pourra facilement envoyer « en repos » la fille du juge, d’autant plus que son prochain tournois a lieu non loin et que l’inénarrable Miss Seeton est tout près.
Rien ne se passe comme prévu est un délicat euphémisme. Miss Seeton est d’ailleurs toute prête à prendre ses responsabilités dans cette affaire, entre coq à l’âne verbal, rencontre fortuite et sens aigu de l’observation. Grâce à elle, le hasard fait bien les choses. Certaines personnes se retrouvent même à méditer sur leurs erreurs passées – et je ne parle pas nécessairement des criminels – puisque d’autres doivent continuer à vivre avec les blessures du passé.
Miss Seeton a pris l’avantage sur les conventions et les esprits étroits.
J’ai lu cette série il y a bien longtemps et je garde un très bon souvenir du pebroc vengeur et des cinglées. Ton billet me donne envie de relire Miss Seeton en tout cas !
Merci !
J’avais lu quelques tomes quand j’étais étudiante, j’en reprends la lecture maintenant !
Je ne connais pas… je vais le noter même si je commence à saturer ma lal !
Merci Syl !
Un petit air de Miss Silver plutôt ? J’avais adoré cette série, celle-ci semble lui ressembler ?
Pas vraiment, car elle est vraiment extrêmement excentrique, et pratique le yoga avec vigueur !
Cette série est plus déjantée que Miss Silver !
Je ne connaissais absolument pas mais ce que tu en dis me tente énormément !!
Merci ! J’adore cette série !
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Ho la je note, je crois que ce mois anglais va être fatal à nos LAL ! 😆 J’ai un Miss Silver dans ma PAL, mais si tu dis que c’est moins déjanté… En tous cas celui-ci me tente ! 🙂
J’en ai lu un ou deux mais je ne sais plus de quel auteur ! Je ne me souvenais plus de ce côté si excentrique.
Certaines scènes sont vraiment impayables – Miss Seeton s’excuse toujours pour les catastrophes qu’elle n’a provoquée qu’en partie, comme mettre en fuite les personnes qui l’espionnaient, en jetant l’eau de la théière par la fenêtre.
Je ne connaissais pas du tout cette série, mais l’idée de cette vielle dame excentrique me tente bien 🙂 !
Il est difficile de trouver plus excentrique – sauf Imogène Mc Carthery, bien sûr !
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Bonjour Sharin ! Je suis en train de le lire : quel régal, une vraie pépite !! 😀