Georges Dandin se lamente. Il a beau avoir réalisé son ambition, c’est à dire être anobli par son mariage, il ne décolère pas : sa femme, née de Sotenville, le méprise. Pire, il est sûr qu’elle le trompe ! Comment le prouver à ses beaux-parents ?
Mon avis :
George Dandin n’est pas la pièce la plus connue de Molière. Et pourtant, elle devrait être remise au goût du jour car elle figure en bonne place du programme de l’éducation nationale. Elle présente quelques atouts pour séduire… les élèves : elle est écrite en trois actes et en prose.
Elle reprend des thèmes chers à Molière : le mariage et la condition des femmes. Elle parle aussi des « roturiers » qui aspirent à l’anoblissement, thème qu’il reprendra dans Le Bourgeois Gentilhomme. Si monsieur Jourdain reste sympathique, ce n’est pas le cas de Georges Dandin. Je ne parviens à aucun moment à le plaindre, en dépit de ses humiliations successives. Il a conclu son mariage avec ses beaux-parents, sans même tisser des liens avec sa promise : si l’amour n’était pas de mise à l’époque, entretenir des goûts communs, un peu de tendresse et de galanterie était normal, Georges semble ne pas le savoir, lui a changé d’état par son mariage. Même, sa violence est effrayante, lui qui veut réduire en compote le visage d’Angélique. Seule la condition de sa femme le retient. Quel homme que ce George Dandin.
Le seul mariage qui sera conclu (passage obligé dans une comédie) aura lieu entre deux serviteurs, Claudine et Lubin – pauvre Dandin, qui n’a que Colin, pas très doué, pour le servir. Angélique a su s’attacher les soins de sa suivante, toujours prête à l’aider , et à mener Lubin par le bout du nez. Dandin, lui, est toujours seul, comme le prouvent ses nombreux monologues. Il n’envisage plus comme seul recours que le suicide. Nous sommes dans une comédie, et nous savons, comme le savaient les spectateurs de l’époque, qu’il ne peut mettre pas cette menace à exécution. Il se ressaisira – et tout recommencera, comme le prouve la construction répétitive de chacun des actes.
Je ne connaissais pas du tout ce titre!
Je l’ai fait étudier à des élèves pour la première fois en 2002… J’avais lu tout le théâtre de Molière à 17 ans. J’essaie de ne pas toujours faire étudier Les fourberies de Scapin, passage presque obligé en 5e.
Celui là je l’ai lu! surement en 5e!
Tout Molière à 17 ans! Bravo!
Merci Métaphore.