édition 10/18 – 278 pages.
Mon résumé :
La première guerre mondiale vient de se terminer, pourtant elle ne sera jamais finie pour certains, les gueules cassées. François-Claudius Simon vient d’être reçu comme inspecteur et fait ses premiers pas au Quai des orfèvres. Blessé à la tête, il n’en garde apparemment aucune séquelle, si ce n’est de fréquentes migraines qu’il n’avouerait pour rien au monde. Sa première affaire est un cadavre défiguré, retrouvé gare Montparnasse. Pourquoi cet acharnement ?
Challenge polar historique organisé par Samlor
Mon avis :
Je connaissais cet auteur pour ses oeuvres de littérature jeunesse, je découvre ses romans policiers historiques, et je dois dire que je préfère nettement ces derniers, même si les premiers ne sont pas dépourvus de qualités. J’ai pensé, en lisant ce roman qui met en scène un héros destiné à devenir récurrent, à Louis Denfert, du Miroir des ombres de Brigitte Aubert. Ceux qui savent à quel point j’aime ce personnages comprendront que je suis conquise par François-Claudius Simon.
Drôle de prénom, me direz-vous. Lui-même en convient, lui qui pense que sa mère l’a choisi parce qu’il lui plaisait. Sa mère, chanteuse, l’a abandonné, ne lui accordant que quelques visites sporadiques dans son orphelinat, où, fort heureusement, un de ses professeurs l’avait pris sous son aile. Encore un point commun avec Louis Denfert, qui lui ignore presque tout de ses origines, ou même avec Nicolas Le Floch, élève solitaire du chanoine Le Floch, devenu commissaire au Châtelet.
François-Claudius ne manque pas de talent lui non plus, talent d’enquêteurs, flair, pourrait-on dire. Pas seulement. Déjà, il est dépourvu de préjugés, ce qui est important. Ensuite, il sait écouter, être attentif aux nuances et, bien sûr, faire preuve de ténacité. Quelques fausses pistes jalonneront sa route, il saura les débrouiller, et identifier le vrai coupable. Certains feront peut-être des reproches à ce roman, je n’en ai pour ma part pas envie du tout, préférant nettement me concentrer sur le plaisir que j’ai eu à le lire. Je terminerai juste en parlant des traumatismes laissés par la grande guerre, en parlant des « gueules cassées » que leurs proches ne viennent plus voir, des mutilés qui vivent avec leur douleur.
Je parlerai aussi d’un personnage qui m’a beaucoup touché, celui de Joseph. Dans les tranchées, mon arrière-grand-père a du vivre un calvaire proche du sien – proche, mais pas identique. Puisque l’auteur dédie ce livre à son grand-père, je dédie ce billet à Georges Albert Clée (1879-1939, blessé à Verdun).
J’ai ce roman dans ma PAL. J’aime aussi ce genre de policiers. Tu aimerais peut-être Maisie Dobbs de Jacqueline Winspear.
Merci pour l’info.
Je ne note plus, j’en ai beaucoup trop à lire.
Ton hommage est beau.
Merci : je me dis que mon grand-père a eu de la chance, même si sa blessure devait être spectaculaire.
Je le note aussi! Il a l’air vraiment bien! Et c’est une période historique que je trouve très intéressante!
On est bien d’accord, il n’y a de musique que le mot « valse » du titre ? 😉
La valse des gueules cassées est une scène centrale du roman (dixit l’auteur lui-même), ou comment réapprendre aux hommes à être des hommes. Je n’ai simplement pas voulu en parler dans mon billet.
De même, les chansons populaires rythment les pauses de François-Claudius, sa logeuse et « mère d’adoption » l’accueille toujours en musique.
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Ça à l’air bien tentant !
Le Papou
Merci !
Je ne dis pas que je ne me laisserai pas tenter rapidement par le tome 2.
Il est dans ma LAL car le sujet me semblait intéressante et après ton billet je suis plus que convaincue 🙂
Oui, vraiment un roman très intéressant. Je lirai la suite… si j’ai le temps.
Je n’ai encore jamais lu de Prévost. Ce roman a vraiment l’air bien! Le sujet est difficile mais aussi méconnu.
Pas pour moi (au sujet de la difficulté du sujet) : ma grand-mère avait partagé avec moi ses souvenirs de guerre, elle avait 4 ans quand son père a été mobilisé, 6 quand il a été blessé. Elle était proche de sa propre grand-mère qui priait tous les jours pour ses trois fils au front : eux sont revenus indemnes. Tous les trois.
J’avais un grand-oncle qui avait fait les deux guerres et qui avait été blessé en 17, ce livre m’intéresserait certainement mais pas tout de suite !
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