Mon résumé :
La guerre se termine, et Charles aura bientôt un nouveau poste. Il est amoureux de Sophia, une jeune résistante. Comme il sait qu’il ne la reverra pas avant deux ans, il ne lui propose ni mariage, ni fiançailles, il lui avoue simplement ses sentiments et lui propose de se retrouver à Londres deux ans plus tard.
Deux ans ont passé, Charles est de retour à Londres. Il reprend contact avec la jeune femme, qui lui annonce qu’elle ne pourra sans doute pas l’épouser : son grand-père vient d’être assassiné, et il se pourrait que le coupable ne soit jamais démasqué. Sophia sait que Charles a embrassé la carrière diplomatique, et que sa femme se doit d’être irréprochable. Elle l’aime trop pour lui offrir’une union qui pourrait le desservir. Il n’a plus le choix. Pour sauver son amour, il doit enquêter. Pratique, quand son propre père est chargé de l’enquête, et se montre bien heureux d’avoir un espion dans la place.
Challenge ô vieillesse ennemie
Mon avis :
Si vous n’avez pas lu ce roman d’Agatha Christie, dépourvu de ses enquêteurs de prédilection, je n’aurai que deux mots à vous dire : lisez-le ! Seule Agatha Christie peut oser une telle intrigue et surtout, un tel dénouement. Je préviens tout de suite : ce dénouement et l’identité même du coupable peuvent choquer, et choqueront sans doute. Le châtiment réservé au coupable est en effet sans appel, et n’est pas exempt de morale victorienne.
L’intrigue se déroule quasiment en huit-clos, d’autant plus que la police a interdit aux habitants de quitter les lieux, et ce n’est qu’en s’évadant par une petite fenêtre que Sophia parviendra à renouer avec Charles. S’évader, là semble être tout le problème. Aristide, le patriarche, est mort, et tenait à garder tous les siens encore en vie près de lui : ses deux fils, ses belles-filles, ses trois petits-enfants, dont les deux derniers sont scolarisés à domicile, son ex belle-soeur, tous vivent sous son toit et sont à la merci de ses décisions. Il en ressort, en dépit de l’amour que chaque membre de la famille porte aux autres, une amertume et une tension que personne ne cherche plus à dissimuler. Leur point commun est leur détestation de la seconde femme du patriarche, de cinquante ans sa cadette. Encore une fois, il n’est que Sophia pour garder la tête froide, dans cette famille anglaise d’origine grecque, elle et sa grande-tante, qui servit de mère aux enfants de sa soeur décédée.
Famille dysfonctionnelle ? Ce n’est rien de le dire. Bien avant des traités modernes, Agatha Christie montre les ravages que des parents égocentriques peuvent faire sur leurs enfants, et je ne parle pas seulement du vieil Aristide. Ses deux fils, bien que cinquantenaires, se détestent, Madga, l’épouse du cadet appelle sa dernière fille Joséphine « la petite niaise » (si vous trouvez quoi que ce soit de gentil dans ce surnom, dites-le moi) et joue dans la vie comme elle joue sur scène. Eustace, son fils ne supporte ni sa soeur aînée, la trop lucide et trop intelligente Sophia, qui le dépossède du rôle qu’il croyait lui revenir de droit (le futur chef de famille, c’est lui !) ni sa soeur cadette, la très laide et très intelligente Joséphine. Vision pessimiste de la famille ? Je vous rassure malgré tout, Charles, notre enquêteur breveté et son père policier émérite sont réservés, certes, ce qui n’empêche en rien leur solide et profonde affection. Infimes moments d’optimisme : cette famille biscornue, dans cette maison biscornue, pourront-ils surmonter les tragédies qu’ils affrontent ? Je n’en suis pas sûre.
La maison biscornue est un très grand roman d’Agatha Christie, à lire absolument.
Challenge God Save the livre organisé par Antoni
Je l’avais déjà noté celui-ci mais je ne vais pas pouvoir suivre ton rythme !!! 😀
Ne t’inquiète pas, je ne parviens pas à suivre mon rythme non plus !
Je garde un souvenir marquant de ce roman ! Ah oui, le coupable …
Exactement ! Le coupable ! Il faut oser, et pas seulement en présentant les choses comme accidentelles, mais pensées, avec la volonté d’échapper au châtiment.
Il a l’air super bien (et je ne me force pas à le dire). Je tenterai cette lecture dans ma seconde (troisième) vie de lecture … mais, je blague ! Un jour proche, très proche ! En ce moment c’est objectif descente de (bières) PAL !
Mon objectif actuellement est de me noyer sous les lectures. Ma PAL… euh… je renonce à la mesurer. Demain, je lirai moins, je tente une sortie.
Comme quoi il n’y a pas qu’Hercule Poirot dans la vie. Encore une fois, tu me tentes bien.
Merci Giny : ravie de t’avoir tentée.
Tes deux derniers Agatha : des titres dont je ne me souviens absolument pas !
C’est un souci, effectivement.
Le titre dont je ne me souviens absolument pas, c’est Les pendules, et pourtant, je l’ai lu !
un Agatha Christie très noir, j’ai adoré, mais le meurtrier est traumatisant !
Je confirme !!!
Oui, je vais le lire, surtout lorsque tu dis que c’est surprenant !
Tu ne les as pas tous lus les Agatha ?
Je n’en ai lu que 71 à ce jour, dont 36 pour le challenge (et encore je compte 2 Mary Westmacott).
Que 71 ! ^^ Mais y’en a combien en tout ?
Je note celui-là en tout cas, le titre me disait quelque chose avant de lire ton avis.
Bonne semaine, j’espère que sortir te fera du bien. 🙂
Et bien… plus de 80, il me semble. J’en ai encore une bonne demi-douzaine jamais lus dans ma PAL.
Merci Mistymiaou : si je ne sors pas, je reste plongée dans mes lectures…
Bonne semaine à toi aussi !
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C’est l’un des romans d’Agatha Chrisite que je préfère.
Il n’est malheureusement pas assez connu, sans doute à cause de l’absence de Miss Marple ou d’Hercule Poirot;
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qui est le meurtrier svp????
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Je viens de le terminer : tu as raison ! Du grand, du très grand Agatha Christie. Et je n’imaginais pas un tel coupable…
Merci ! Il fallait oser, effectivement, et peu ose.